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#MeToo en zones rurales le mouvement progresse à bas bruit
14/10/2022 10:48:00 En zones rurales le mouvement #MeToo progresse à bas bruit 👉 Dans la Vendé e rurale #MeToo a laissé une empreinte ré elle pour les femmes victimes de violences En revanche la majorité des habitants voient de loin un mouvement parfois perç u comme radical
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En zones rurales, le mouvement MeToo progresse à bas bruit Dans la Vendée rurale,MeToo a laissé une empreinte réelle pour les femmes victimes de violences. En revanche, la majorité des habitants voient de loin un mouvement parfois perçu comme radical Dans la Vendée rurale, le mouvement #MeToo a laissé, depuis cinq ans, une empreinte réelle pour les femmes victimes de violences. Les autorités ont notamment bénéficié de moyens supplémentaires pour mieux les repérer et les accompagner. En revanche, la majorité des habitants voient de loin un mouvement parfois perçu comme radical. Alors que la libération de la parole a émergé dans les métropoles, a-t-elle infusé, des années plus tard, jusque dans les villes de plus petite taille et les villages ? La question est importante, puisque les violences y sont plus fréquentes qu’ailleurs. Un chiffre est éloquent : en France, la moitié des féminicides ont lieu en zones rurales, alors que celles-ci ne concentrent qu’un tiers de la population, selon l’Insee. Une donnée stable ces cinq dernières années. Lire la suite:
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Vues à travers le prisme du jeu, les maths deviennent une gymnastique de l’esprit, et même… un plaisir. Démonstration avec le hors-série du « Point. » Lire la suite >> Délinquance : les vols avec violences baissent dans l'Hérault, mais augmentent dans les Pyrénées-OrientalesUne baisse moyenne qui touche les 20 départements les plus criminogènes français, dont font partie la Haute-Garonne, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales. Ce dernier département accuse en revanche une hausse des vols avec... Une amélioration « dans les prochains jours » dans les stations essenceLa réquisition du personnel va mécaniquement débloquer les vannes, espère le gouvernement Pourquoi rajouter le 'très' dans la phrase? Carte : localisez les stations services réquisitionnées pour les services prioritaires dans les Bouches-du-RhôneLa préfecture a annoncé mercredi soir la réquisition de 7 stations-service dans le département des Bouches-du-Rhône. Les pompes seront réservées le matin à certains services jugés prioritaires. Affaire Estelle Mouzin : les nouvelles recherches dans les Ardennes se révèlent infructueusesL'opération de recherches lancée lundi, la dixième pour retrouver le corps de l'enfant menée dans les Ardennes depuis juin 2020, n'a 'malheureusement pas permis de retrouver Estelle', a affirmé l'avocat dans la soirée. TÉMOIGNAGE J'ai réalisé que j'étais enceinte en voyant les pieds de mon bébé dans les toilettesLucy Jones, une anglaise de 22 ans, a eu la surprise de sa vie en accouchant seule dans les toilettes… sans savoir qu’elle était enceinte. Kanye West enchaîne les provocations dans les extraits non diffusés d'une interview pour Fox NewsComplotisme, antisémitisme, conflits familiaux… Les extraits non diffusés d'une interview coupée par Fox News recèlent de provocations de la part de Kanye West. Pourquoi on parle de lui ? Il y a des gens plus intéressants. Utilisez votre pouvoir pour valoriser des gens plus intéressants. Merci. Harvey Weinstein venait d’être mis en cause par des articles de presse relayant des accusations d’agressions sexuelles et de viols.s'est félicité mardi dans un entretien à l'AFP de ces baisses , en détaillant sa nouvelle stratégie, impliquant davantage de policiers et gendarmes dans la rue..Médecins, personnel hospitalier, services funéraires . Le 15 octobre 2017, dans un message sur les réseaux sociaux, l’actrice Alyssa Milano propose à toutes les femmes qui le souhaitent de témoigner elles aussi des violences sexuelles qu’elles ont subies. Le mouvement #MeToo était né. Fin août, le ministre avait identifié 20 départements qui "concentrent 75% de la délinquance" et avait réclamé aux préfets une remontée hebdomadaire des chiffres de la délinquance. En France, l’onde de choc s’est propagée largement, aboutissant, entre autres, à l’ouverture du Grenelle des violences conjugales, à l’automne 2019. « A partir du moment où vous débloquez, vous refaites tourner les centres de dépôt, ça va avoir plusieurs conséquences : d’abord des camions vont pouvoir à nouveau sortir des centres de dépôt et reprendre leurs tournées normales pour alimenter les stations-service, donc là vous avez un effet visible qui est rapide », a détaillé le porte-parole du gouvernement. Alors que la libération de la parole a émergé dans les métropoles, a-t-elle infusé, des années plus tard, jusque dans les villes de plus petite taille et les villages ? La question est importante, puisque les violences y sont plus fréquentes qu’ailleurs. Selon le ministre, ces résultats sont à attribuer à un déploiement accru des forces de l'ordre dans la rue. Un chiffre est éloquent : en France, la moitié des féminicides ont lieu en zones rurales, alors que celles-ci ne concentrent qu’un tiers de la population, selon l’Insee. Elles se situent à Marseille mais aussi à Vitrolles, Salon-de-Provence, Aix-en-Provence, La Ciotat et Arles. Une donnée stable ces cinq dernières années. « On agit avec tact et mesure en la matière, c’est-à-dire qu’on agit lorsque le dialogue social n’est pas respecté ou lorsqu’il était impossible », a assuré Olivier Véran. Des difficultés particulières Le mouvement #MeToo s’y heurte à des difficultés particulières, reconnaît Françoise Baudry : « Ici, les gens ne parlent pas beaucoup de leurs problèmes. Ils se méfient du qu’en-dira-t-on et estiment humiliant de demander de l’aide. » Lever le voile sur les violences sexistes et sexuelles suppose donc de contourner le poids du silence, de la honte. De l’isolement et des distances, aussi, comme le montrent les travaux du sociologue Benoît Coquard (1). Les forces de l'ordre, les transports de produits sanguins et les aides à domiciles sont également concernés par cette mesure qui s'appliquera jusqu'à samedi midi. « En milieu rural, la sociabilité se fait autour des hommes, analyse-t-il. Souvent, ce sont eux qui sont du coin, qui héritent de la ferme, de la maison. Les femmes sont les pièces rapportées. Elles ont moins d’amis sur place, fréquentent surtout la bande de copains de leur compagnon, qui eux se connaissent tous depuis l’enfance et s’invitent beaucoup chez les uns, chez les autres. Avec la fermeture des bars dans les villages, le foyer est devenu le lieu de rencontres. C’est encore plus difficile pour les femmes de s’y faire pleinement une place. » À lire aussi « Suis-je lourd ? » : les jeunes hommes à l’ère #MeToo « Les femmes en milieu rural cumulent les facteurs de risque d’agression », conclut aussi la chercheuse Johanna Dagorn, au terme d’une enquête consacrée aux féminicides en Nouvelle-Aquitaine, dont elle rend compte dans un article publié dans The Conversation . Celle-ci pointe, entre autres, un phénomène déjà souligné par un rapport sénatorial, il y a quelques mois : le poids des alliances entre famille et voisins pour décrédibiliser la parole des femmes, et la menace que représente l’omniprésence des armes de chasse dans les foyers. Repérer les victimes avant qu’elles ne se manifestent À Luçon et dans les communes vendéennes alentour, face à ces difficultés particulières, un système très abouti a vu le jour sous la houlette de Pierre Dubos, capitaine de la police municipale. Cet ancien gendarme a une idée précise de ce qu’est une victime et de l’attention qu’elle mérite. Pendant dix ans, il a auditionné les enfants victimes de violences sexuelles. « J’ai vu beaucoup de victimes arriver à 11 heures du soir, épuisées, en venant de laisser toute leur vie derrière elles, je connais. » Ne pas avoir un café à leur offrir, ni même de conditions d’écoute dignes de ce nom à leur proposer, puis les laisser repartir avec juste le numéro d’une association griffonné sur un coin de feuille, très peu pour lui. À lire aussi Cinq ans après la déferlante #MeToo, les associations féministes manquent de moyens Lors de son arrivée à la tête de la police municipale, il s’est donné comme priorité de repérer plus tôt les victimes pour leur éviter ce parcours du combattant. Il a relancé le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), une structure obligatoire dans les communes de 10 000 habitants, mais qui était tombée en désuétude. Elle regroupe les représentants de l’État, des forces de l’ordre, mais aussi les divers acteurs associatifs et économiques. L’idée ? Échanger les informations pour repérer les victimes avant qu’elles se manifestent, grâce à ce que l’entre-soi peut avoir de positif. Faire en sorte que, puisque tout le monde se connaît, chacun puisse devenir une vigie pour repérer les signaux faibles, en parler, recouper. Pour cela, il a recruté Lionel Bleneau, éducateur, chargé de faire le lien entre les forces de l’ordre et les associations de la ville, et Émilie Bouquignaud, référente violences conjugales et sexuelles. La jeune femme doit former au repérage tous les agents chargés de l’accueil du public, mais aussi les éducateurs sportifs, animateurs de centres de loisirs, bailleurs sociaux et directeurs d’établissements scolaires, etc. À lire aussi « L’idée est que si quelqu’un de Pôle emploi, par exemple, reçoit une femme qui porte des vêtements hors saison, comme des manches longues en plein été ou des lunettes noires en hiver, il doit pouvoir nous appeler, explique Pierre Dubos. De là, on contacte les partenaires : école, centre de loisirs, etc. afin de demander si les enfants vont bien. Si on constate qu’eux aussi sont en difficulté, on réfléchit à qui peut aller prendre des nouvelles de la famille. École ? Assistante sociale ? » L’idée est de ne pas débarquer dans la vie des victimes en uniforme, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Déjà, des cartes avec les numéros d’urgence sont distribuées partout, jusque chez les vétérinaires ou à Pôle emploi. Des cours de sensibilisation sont donnés dans les établissements scolaires, dès le primaire. Ce maillage a permis de traduire la vague #MeToo de façon concrète. « Les femmes parlent beaucoup plus », estime Martine Chantecaille, administratrice du Planning familial. La honte recule. « Avant, les femmes trouvaient une excuse pour venir nous voir, comme chercher des informations sur la séparation, par exemple, et finissaient par parler petit à petit. Aujourd’hui, elles sont plus au clair avec ce qu’elles vivent. Elles nous appellent en disant directement : “Je suis victime” », abonde Fabienne Linard, directrice du centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF). Au total, le nombre de femmes accompagnées a augmenté : 2 154 ont été suivies par les associations vendéennes en 2020. Certaines affaires ont éclaté dans le département. Un professeur de l’IUT de La Roche-sur-Yon a été suspendu pour des soupçons de violences sexuelles sur des étudiantes. Un comité #NousToutes a vu le jour. Une apparente indifférence, voire de la méfiance Pourtant, si le mouvement de libération de la parole a changé la vie des victimes, son écho semble échapper aux autres habitants de la ville. Une apparente indifférence – voire une certaine méfiance – règne parmi les passants, en cet après-midi ensoleillé d’octobre. Dans le centre-ville, #MeToo est loin d’être dans toutes les têtes. Au café Campus, lieu de rendez-vous des élèves du collège-lycée Sainte-Ursule, la patronne n’en a jamais entendu parler. Les jeunes qu’elle accueille, davantage. Lola et Nathalie, 15 ans chacune, ont même grandi avec. Elles l’assurent : « On ose se défendre des garçons quand ils sont lourds », mais ne pensent pas devoir grand-chose à une mobilisation qu’elles regardent avec méfiance, car « elle ne permet pas aux gens accusés de se défendre et ne donne pas la parole aux hommes victimes ». Alors quand certains élèves ont des gestes déplacés et simulent, par exemple, des actes sexuels, les deux amies se contentent de hausser les épaules : « On ne fait pas attention. » À lire aussi À la librairie Arcadie, la question ne passionne pas non plus tous les lecteurs. La preuve ? Anne, la libraire, pianote sur son ordinateur : « Entre 2020 et 2021, j’ai vendu 19 exemplaires du livre Le Consentement de Vanessa Springora, qui était à l’origine de l’affaire Matzneff, et 13 en version poche. » Fera-t-elle mieux avec le récit d’Hélène Devynck sur l’affaire PPDA qui trône au milieu des ouvrages de la rentrée littéraire ? Alors que les habitués poussent la porte, la discussion s’engage pourtant autour de la libraire. Certains bottent en touche. « #MeToo ? Je ne connais pas. Demandez à ma femme », glisse un sexagénaire sous sa casquette. D’autres sont plus loquaces. « Ça n’a pas changé grand-chose, au fond », tranche Patricia, cheveux gris nattés et foulard élégant. Par exemple, elle s’est récemment fait insulter par un homme en voiture dans une rue paisible du centre-ville, parce qu’elle ne roulait pas assez vite à vélo. Discrètement, Cassandra hoche la tête. À 17 ans, cette élève du lycée de l’Atlantique voisin, aux yeux soulignés de noir, raconte avoir parfois eu peur, « pas à Luçon, mais dans le train » . Un moyen de transport indispensable dans sa vie de pensionnaire. Un jour, « un homme a tenté de me coincer entre des fauteuils. Heureusement, une dame plus âgée m’a aidée en se faisant passer pour ma grand-mère ». Une autre fois, c’était dans un village environnant, à Saint-Hilaire-de-Loulay. « Une voiture avec quatre types dedans m’a suivie dans les rues, c’était hyper stressant. » À lire aussi Devynck, Springora, Kouchner… Comment les éditeurs accompagnent la vague #MeToo Plus loin, au rayon roman, Françoise, retraitée d’origine parisienne qui se revendique féministe, analyse : « Pour moi, #MeToo, c’est un peu comme les gilets jaunes. Au début, j’ai trouvé ça sympathique, et même courageux. Mais les choses ont dégénéré, c’est tombé entre les mains de gens excessifs, et ça me fait de la peine. » Elle désigne un livre de la romancière franco-italienne Mariella Righini, intitulé Écoute ma différence : « Je crois que c’est ça, le vrai enjeu : ne pas monter les femmes contre les hommes et apprendre à chacun à se respecter. » Loin de la radicalité des grandes villes. --------- Les recommandations du Sénat pour l’émancipation des femmes en milieu rural Dans son rapport « En finir avec les zones blanches de l’égalité », paru le 14 octobre 2021, le Sénat a rendu 70 recommandations afin de lutter contre les violences conjugales, mais aussi contre l’isolement et la vulnérabilité des femmes en milieu rural. Les préconisations s’articulent autour de plusieurs axes : Lutter contre l’isolement, grâce à des aides pour passer le permis de conduire, ou le développement d’un système d’arrêt à la demande sur les lignes de car, afin de pouvoir être déposées près de chez soi. Améliorer l’accès à des emplois valorisés. Le rapport propose notamment de restreindre le recours au statut de conjoint-collaborateur pour les femmes d’agriculteurs, qui, bien que déjà en fort recul, perdure néanmoins. Assurer l’accès aux soins malgré le contexte de déserts médicaux, en développant les consultations itinérantes. Favoriser l’engagement politique, en imposant la parité sur les listes aux élections municipales. (1) Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin , La Découverte, 2019. .