Le Louvre Abu Dhabi et la mal diction de Tout nkhamon

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Le Louvre Abu Dhabi et la malé diction de Toutâ nkhamon

12/10/2022 12:24:00

Le Louvre Abu Dhabi et la malé diction de Toutâ nkhamon

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Les Echos

Le Louvre Abu Dhabi et la malédiction de Toutânkhamon A la veille de son cinquième anniversaire, le Louvre d'Abu Dhabi se retrouve au centre d'une vaste enquête sur les pratiques douteuses portant sur les acquisitions d'antiquités dans le monde. Si Jean-Luc Martinez, l'ancien président du Louvre, est mis en examen, c'est tout un système opaque qui a été mis au jour par la justice. Enquête sur une affaire où se mêlent géopolitique, négligences et légèreté. , expliquent-ils dans leur rapport de synthèse que« véritable modèle d'affaires »À Abu Dhabi en 2017, juste avant l'ouverture du musée. De gauche à droite : Vincent Delieuvin, conservateur du patrimoine, Anne Meny-Horn, directrice de France Muséums, l'architecte Jean-Nouvel, Jean-Luc Martinez, alors président du Louvre, Jean-François Charnier, directeur scientifique de France Muséums, Mohamed Khalifa Al Mubarak, président de l'Autorité du tourisme et de la culture, et Manuel Rabaté, directeur du Louvre Abu Dhabi. Lire la suite:
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Les années folles - L'Équipe exploreLa folie des transferts et les soirées bling-bling, la marque mondiale et les mystères de Doha : une autre histoire du Paris-Saint-Germain depuis son rachat par le Qatar, en 2011. Les années folles - chapitre 3 - L'Équipe exploreLa folie des transferts et les soirées bling-bling, la marque mondiale et les mystères de Doha : une autre histoire du Paris-Saint-Germain depuis son rachat par le Qatar, en 2011. Le PSG n'a pas eu, n'a pas et n'aura jamais de véritable vestiaire. Tout simplement car quasi tous sont là motivés par l'appât du gain. Et avec lui ils ont fait demi et finale ah non c’était après dsl..,alors arrêtez avec ce joueur incapable de mettre 1 but dès les 8 Qu'à gagner de plus le PSG avec Zlatan ? Rien. Après les armes et la drogue, les antiquités sont devenues le troisième trafic mondial.Par Capital avec AFP 10/10/2022 à 21h23 Publicité Compétences, appels d'offres, travail"ponctuel".42 projets ont reçu des financements au cours de l’été 2022 : recrutement pour la gestion des dispositifs de signalements, formation des personnels, organisations d’événements, ou encore création d’outils en ligne.La folie des transferts et les soirées bling-bling, la marque mondiale et les mystères de Doha : une autre histoire du Paris-Saint-Germain depuis son rachat par le Qatar, en 2011. « Il représente plusieurs milliards d'euros par an », notent les inspecteurs de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) à l'appui de leur enquête. « À l'instar des 'diamants du sang' issus du continent africain et dont la vente alimente des conflits menés par des rebelles… les antiquités en provenance de zones de conflits armés… sont désormais appelées 'antiquités du sang' » , expliquent-ils dans leur rapport de synthèse que Les Echos Week-End se sont procuré.. En juin 2020, Christophe Kunicki et son mari, Richard Semper, sont mis en examen. On notera la présence d’ un couple gay et d’un couple lesbien , chose rare dans les supports de communications qui visent à sensibiliser aux violences dans le cadre du couple. Deux ans plus tard, c'est au tour d'un intermédiaire, le galeriste germano-libanais Roben Dib, aujourd'hui incarcéré en France. Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques a précisé lundi 10 octobre comment il entend mieux encadrer le recours aux cabinets de conseil dans la sphère publique, huit jours avant l'examen au Sénat d'une proposition de loi en ce sens. C'est le maillon manquant avec une illustre famille de marchands d'art, les Simonian, aussi discrets que richissimes, résidents en Allemagne. Ceux-ci, parallèlement à leur activité « légale » auraient mis en place une « filière », « véritable modèle d'affaires » écrit l'OCBC, extrêmement efficace pour acheminer et blanchir des oeuvres d'art vendues aux plus grands musées du monde. Les cabinets de conseil doivent soit apporter"des compétences qu'on n'a pas en interne" ou"répondre à un besoin ou à une charge de travail ponctuels" ou bien encore permettre de regarder ce qui se fait"ailleurs" en terme d'organisation du travail ou de stratégie dans un domaine donné. Enfin, un partenariat avec Konbini doit permettre de décliner ce mot d’ordre en ligne. Pour mieux faire le lien avec des experts ayant pignon sur rue, les Simonian ont recours aux services de Roben Dib en fabriquant au besoin une « légende » aux oeuvres proposées. Alertes négligées Même si, à ce jour, aucun financement du terrorisme n'a été mis à jour par les enquêteurs, ceux-ci pensent avoir mis la main sur une chaîne d'archéotrafiquants supposés qui opère depuis des années.000 euros à une administration doit faire l'objet d'un appel d'offres concurrentiel tandis que, comme l'avait annoncé fin juillet le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini, chaque mission sera plafonnée à deux millions d'euros. Une perquisition au domicile de Christophe Kunicki confirme les craintes de l'OCBC : plusieurs pièces vendues au Louvre des sables l'auraient été avec le concours de faux certificats d'origine. L'authenticité des oeuvres n'est pas en cause, mais c'est la date de sortie du territoire qui a été trafiquée. Publicité. Parmi celles-ci : un buste de Cléopâtre, acheté 35 millions d'euros; le sarcophage doré de la princesse Henouttaouy, pour 3,5 millions d'euros, et la fameuse stèle de granit rose de Toutânkhamon acquise pour 8,5 millions d'euros par le Louvre d'Abu Dhabi. La boucle est bouclée. À son tour, le tandem Martinez-Charnier se retrouve dans le collimateur de la justice. Un séisme dans le monde muséal français. À Abu Dhabi en 2017, juste avant l'ouverture du musée. De gauche à droite : Vincent Delieuvin, conservateur du patrimoine, Anne Meny-Horn, directrice de France Muséums, l'architecte Jean-Nouvel, Jean-Luc Martinez, alors président du Louvre, Jean-François Charnier, directeur scientifique de France Muséums, Mohamed Khalifa Al Mubarak, président de l'Autorité du tourisme et de la culture, et Manuel Rabaté, directeur du Louvre Abu Dhabi. Hubert FANTHOMME/PARISMATCH/SCOOP Que leur reproche-t-on au juste ? Essentiellement d'avoir négligé les multiples alertes qui auraient dû attirer leur attention. Car dans les interrogatoires de garde à vue, c'est la face cachée du marché des antiquités qui se dévoile. Un monde secret où tous se tiennent par la barbichette, « fermant les yeux » sur des pratiques douteuses (faux certificats confectionnés avec de faux tampons) comme l'avouera Richard Semper lors de son interrogatoire de garde à vue par l'OCBC. « Nous avons perdu la tête. On a fait comme les autres musées et acheteurs. On n'a pas voulu voir la vérité en face », insistera-t-il, prolixe. « On n'est pas allés au fond des choses […] On avait une pression d'agir vite » , reconnaît un ancien dirigeant de l'AFM. Là est en effet une partie du problème. Un marché restreint avec peu d'objets, très chers Car nous sommes à l'époque où la compétition fait rage entre les grands musées internationaux pour la vente d'établissements clés en mains aux Emirats. « La pression était forte pour que le Louvre Abu Dhabi dispose d'une collection exceptionnelle, or ceux qui étaient aux commandes devaient acheter sur un marché des antiquités de plus en plus restreint, avec peu d'objets, et très chers. D'où l'importance des bonnes relations personnelles dans le milieu des vendeurs et l'occasion pour des personnalités douteuses de faire fortune », explique un fin connaisseur du milieu archéologique. C'est ainsi que Christophe Kunicki, très lié à la maison Pierre Bergé & Associés, est devenu très vite le fournisseur privilégié des pièces égyptiennes. À sa décharge, « il était convaincu de l'origine parfaitement licite des pièces même si, pour certaines, la documentation afférente pouvait être difficile à reconstituer » , affirme Emmanuel Marsigny, l'un des avocats, avec Jean-Philippe Gosset, du couple Kunicki-Semper. Il n'empêche, l'argent coule à flots et fait tourner les têtes. La convention financière de 2007 signée entre la France et Abu Dhabi prévoit près de 1 milliard d'euros, hors inflation, versé au Louvre par tranche jusqu'en 2026, dont 400 millions pour la seule utilisation de la marque « Louvre » (voir encadré). Le Louvre Abu Dhabi. À travers l'épisode de la stèle de Toutânkhamon, l'affaire jette une ombre sur l'exemplarité de la constitution des collections du musée émirati. Karol Kozlowski Premium RM Collection/Alamy/Photo12 Le cocktail formé par cette manne financière, l'urgence de doter le Louvre des sables de collections prestigieuses et la sorte d'hubris qui semble alors frapper des experts quasi intouchables se révèle explosif. « A un moment donné, en 2012, les Emiriens se sont rebellés, laissant entendre qu'il y avait des problèmes sur le projet de musée , se souvient un témoin de l'époque. Ils demandent même un changement de direction ». « Il n'y a que des merdes au Louvre d'Abu Dhabi » , déplore alors un responsable de l'AFM à sa hiérarchie. Sous la pression, le tandem Martinez-Charnier se fait fort d'accélérer la constitution des collections. À travers l'épisode de la stèle de Toutânkhamon, le plus symbolique, l'affaire jette une ombre sur l'exemplarité de la constitution des collections du musée émirati. Escroquerie en bande organisée A ce jour, au total huit personnes se retrouvent mises en examen pour « escroquerie et/ou complicité d'escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l'origine de biens provenant d'un crime ou d'un délit », dont la maison Pierre Bergé & Associés en tant que personne morale, un galeriste parisien et une petite maison de vente. Le Louvre Abu Dhabi, le Yémen (région où certains des objets ont été pillés) et le MET se sont portés partie civile . Mais au-delà des personnes, c'est tout un système qui est aujourd'hui en cause. Plus précisément la vigilance des conservateurs dans la recherche de la provenance des objets achetés. S'ils ont une obligation légale en la matière, le processus, lui, n'est pas codifié. Dès lors, on découvre que les dossiers présentés aux commissions d'acquisitions ne sont qu'une accumulation d'informations et de documents disparates (catalogues d'exposition, actes) qui vont permettre de retracer la trajectoire de l'oeuvre. Sans compter l'absence de contrôle effectif des certificats d'authenticité. Lire aussi : Toutânkhamon, les secrets d'une exposition mythique Devant les enquêteurs, en novembre 2021, Adrien Berthelot, l'ancien directeur juridique de l'AFM, le reconnaissait : « Je pense que tout le monde suivait la procédure établie et que c'est cette procédure qui semble avoir été mauvaise. » « Il y a aussi un héritage de mauvaises habitudes » , note un spécialiste. Parmi elles, le mélange des genres entre experts et marchands - un vrai problème en France. « Il y a des conflits d'intérêts permanents. Je me suis toujours élevé contre le fait que les experts ne relèvent d'aucune réglementation, mais je me suis heurté jusqu'ici à tous les lobbies», admet Christian Giacomotto, membre du Conseil artistique des musées nationaux. Président du comité d'audit de l'agence France Museum et collectionneur passionné des arts islamiques, ce dernier s'est d'ailleurs vu confier, en catastrophe, en juin, par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, une mission de recadrage de la lutte contre le trafic des biens culturels et les procédures d'acquisition, avec Marie-Christine Labourdette, ancienne directrice des Musées de France, et Arnaud Oseredczuk, membre de la Cour des comptes. La mission doit rendre son rapport fin octobre. «Franchement, avant les années 2000, le marché des antiquités c'était le far west , abonde un bon connaisseur du sujet . Un petit monde où chacun voulait sa part. » Jean-Luc Martinez (ici en juin 2020) a été mis en examen en mai 2022 pour «blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée» dans le cadre d'acquisitions pour le Louvre Abu Dhabi. Julien Mignot/NYT-REDUX-REA Jean-Luc Martinez et Jean-François Charnier, eux, rejettent fermement toutes les accusations. « Notre client n'avait pas la responsabilité de vérifier l'authenticité des documents de provenance qui avaient été valablement recueillis par l'AFM, et n'a été destinataire d'aucune alerte sur la provenance des oeuvres avant leur acquisition par le Louvre Abu Dhabi. L'AFM a pu être trompée de bonne foi, comme l'ont manifestement été le MET, les onze autres membres de la commission d'acquisition, le Ministère de la Culture et d'autres institutions encore , soutiennent Jacqueline Laffont et François Artuphel, les avocats de Jean-Luc Martinez . Le MET n'y a vu que du feu et personne n'a été mis en examen. » À la différence près que le MET a restitué le sarcophage à l'Egypte, dès 2019, est-on tenté d'ajouter. Encore de nombreuses zones d'ombre Quelle que soit son issue judiciaire, l'affaire ne pourra en rester là. La commission des affaires culturelles du Sénat a d'ores et déjà décidé de lancer une mission d'information autour de l'ingénierie patrimoniale mise en oeuvre par la France à l'international. « Le ministère français de la Culture n'a plus les moyens de répondre à toutes ses missions explique Pierre Ouzoulias, vice-président de la commission de la Culture au Sénat. Une forme d'externalisation s'est mise en place. En conséquence, des individus se retrouvent livrés à eux-mêmes, parfois avec des impératifs contradictoires : respecter la déontologie très stricte des conservateurs et répondre aux demandes des établissements auprès desquels ils ont été nommés. » « Le monde de l'art est un milieu vulnérable. Mais le temps de l'impunité est révolu parce que maintenant plus personne ne peut dire qu'il ne savait pas », renchérit Vincent Michel, archéologue, professeur à l'université de Poitiers et spécialiste du trafic de biens culturels. Certes, mais pourquoi les musées français voient-ils aujourd'hui leur réputation écornée pour des pratiques apparemment communes à tout le marché mondial ? Involontairement, Jean-Luc Martinez donnait sans s'en douter une partie de la réponse dans une interview aux Echos « Le Louvre Abu Dhabi a placé l'expertise du Louvre sur un piédestal mondial », déclarait-il à la veille de sa reconduction à la tête de l'établissement. Cinq ans plus tard, ce satisfecit revient comme un boomerang. Martinez dans le rôle du bouc émissaire ? « Les commissions d'acquisitions étaient aux mains des Emiratis ; on ne peut pas couvrir le Louvre d'opprobre» , juge un responsable de la Réunion des Musées Nationaux (RMN). «Il est crucial de lutter contre le trafic illicite de biens culturels. Mais en ciblant des fonctionnaires qui ont fait leur travail, on s'est trompé de cibles en causant des dégâts considérables à la diplomatie culturelle française», renchérit Corinne Hershkovitch, l'avocate de Jean-François Charnier. Vue du Louvre Abu Dhabi. Le contrat de partenariat entre le musée français et les Emirats court jusqu'en 2047. Miquel GONZALEZ/LAIF-REA De fait, il subsiste encore bien des zones d'ombre dans cette opération mains propres qui frappe la France, alors qu'elle touche, en fait, tous les grands musées du monde. « On sait très bien que la famille Simonian a alimenté les collections des musées depuis des années : le MET, le musée de Los Angeles… » note un spécialiste du marché des antiquités. « L'usage des faux certificats pour faciliter la circulation de pièces authentiques est pratique courante depuis des années », indique un autre. Certains experts redoutent aujourd'hui une forme de surenchère entre justices américaine et française et le risque d'un retour de bâton aux Emirats. L'amère rançon du soft power à la française. Un test pour l'OCBC, police de l'art à la française Dans cette affaire, le gendarme de l'art à la française joue une partie de sa réputation. Créé en 1975, l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), qui a un rôle central dans l'enquête sur le Louvre, dispose d'un effectif d'une trentaine de policiers et gendarmes formés en histoire de l'art. Face à l'explosion du trafic d'oeuvres, devenu le troisième mondial derrière la drogue et les armes, ses effectifs n'ont pas évolué depuis plus de vingt ans. En Italie, le corps spécial des policiers affectés au TPC (Tutela del Patrimonia Culturale) chargé de la protection du patrimoine, créé en 1969, compte 300 carabiniers et a restitué plus de 3 millions d'oeuvres d'art en cinquante ans d'existence. « C'est un corps spécifique qui traque les 'tombaroli' [pilleurs de tombes] et les intermédiaires véreux depuis des années. À travers cette police, l'Italie a fourni à l'Unesco le modèle pour les casques bleus de la culture en 2016 » , explique l'historien Domenico Biscardi, enseignant à l'Ecole du Louvre. Le Louvre d'Abu Dhabi sur la sellette Il faut remonter à l'accord de mars 2007 entre Paris et Abu Dhabi, sous la présidence de Jacques Chirac, pour bien comprendre la dynamique de l'affaire. L'accord diplomatique a été négocié entre la France et les Emirats. En échange du prêt de la marque du Louvre, du transfert de savoir-faire et la naissance d'un musée universel à Abu Dhabi, les musées de France vont percevoir 1 milliard d'euros sur trente ans. À lui seul, le Louvre perçoit une manne de 400 millions d'euros. Très vite, les difficultés s'accumulent. C'est un véritable accord diplomatique : les Français ont besoin d'une nouvelle base militaire à Abu Dhabi. En échange, les Emiratis veulent transformer l'image d'Abu Dhabi en se focalisant sur la culture. Pour faciliter la chose, l'Etat, sous l'impulsion du ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, crée en 2007 l'Agence France Muséums (AFM), une société privée dont les capitaux sont détenus par l'Etat. L'actuelle patronne du Louvre, Laurence des Cars, directrice scientifique de l'Agence France Muséums (AFM) à l'époque, est chargée de mettre en oeuvre l'accord. Initialement réservé sur le Louvre d'Abou Dhabi, le président-directeur du Louvre, Henri Loyrette, prend le projet en mains. En décembre 2021, le contrat de partenariat entre le Louvre et les Emirats arabes unis a été prolongé de dix ans jusqu'en 2047. Trafic d'oeuvres d'art : ce que dit la loi La volonté, et a fortiori, l'obligation de rechercher activement la provenance légale des antiquités sont relativement tardives. La France n'a ratifié qu'en 1997 la convention de l'Unesco de… 1970 sur les trafics illicites d'oeuvres d'art. Et la Convention Unidroit de 1995 renforçant ces obligations, que la France a signée, n'a toujours pas été ratifiée dans l'Hexagone. Avec les printemps arabes et la mainmise de Daech sur les territoires de fouilles, il est désormais devenu impensable de se passer d'une recherche active de provenance. Pour ce faire, les conservateurs disposent de listes soit d'objets volés (recensés par Interpol), soit de catégories d'objets particulièrement menacés par le pillage (dressée par le Conseil international des musées (ICOM). Les exemples de conservateurs poursuivis en justice pour avoir été peu regardants sur l'origine des oeuvres sont rarissimes. Dans l'affaire du sarcophage de Nedjemankh aucun des conservateurs du MET n'a été poursuivi aux Etats-Unis. Pierre de Gasquet et Valérie de Senneville Quelles clés pour s’adapter dans un environnement complexe ? Comment réagir face aux défis de la transition énergétique ? Comment se positionner dans un environnement économique et politique instable ? Comment exploiter au mieux les opportunités d’innovation dans chaque secteur ? Au quotidien, à travers nos décryptages, enquêtes, chroniques, revues de presses internationales et éditos, nous accompagnons nos abonnés en leur donnant les clés pour s’adapter à un environnement complexe. .
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