Doha sur Seine le Qatar en qu te d influence

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Doha-sur-Seine le Qatar en quê te d' influence

22/10/2022 07:30:00

Doha-sur-Seine le Qatar en quê te d' influence

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franceinfo

Doha-sur-Seine : le Qatar en quête d'influence Le Qatar est un confetti de sable au milieu du Golfe persique, un micro-État à peine plus grand que la Corse. Mais son influence rayonne dans le monde entier, en particulier en France et à Paris, dans les domaines du sport, de l’immobilier, du luxe, de l’énergie et de la diplomatie. Sur le boulevard Haussmann, Le Printemps, est l’un des temples de la consommation à Paris. Il fait partie du portefeuille du Qatar. Dans ses investissements en France, mais aussi en Europe, l’émirat cherche à s’associer à des marques de prestige ou des enseignes iconiques, à forte notoriété. D’où son acquisition du Printemps à Paris ou du magasin Harrods à Londres. Les princes qatariens aiment les adresses ronflantes et les vitrines qui scintillent. Dans la capitale française, ils ont racheté l’immeuble historique du traiteur Fauchon place de la Madeleine pour, à terme et après travaux, le transformer en hôtel. Lire la suite:
franceinfo » On a lu 'les Esclaves de l’homme-pétrole' : dans l'enfer des travailleurs des pays du Golfe Football : dans quel état sont les Bleus à un mois de la Coupe du monde au Qatar ? Comment le Qatar invite des supporters, tous frais payés, pour remplir les tribunes du Mondial Mike Maignan rechute et pourrait manquer la Coupe du monde au Qatar

Les Vingt-Sept franchissent un pas vers le plafonnement des prix du gaz

Réunis à Bruxelles, les Vingt-Sept ont apporté leur soutien à l'ensemble des propositions de la Commission destinées à faire baisser la facture énergétique. Mais le mécanisme pour plafonner le prix du gaz destiné à produire de l'électricité divise toujours. Lire la suite >> On a lu 'les Esclaves de l’homme-pétrole' : dans l'enfer des travailleurs des pays du GolfeLes journalistes Sebastian Castelier et Quentin Müller documentent dans un livre d’enquête, « Les Esclaves de l’homme-pétrole » (Marchialy), l’horreur de la condition de travailleur immigré dans les pays du Golfe en recueillant une soixantaine de témoignages sidérants, notamment à propos de la préparation de la Coupe du monde de foot au Qatar. Football : dans quel état sont les Bleus à un mois de la Coupe du monde au Qatar ?Alors que la Coupe du monde de football au Qatar débute dans un mois, les Bleus sont partagés entre sérénité et appréhension. Si le Ballon d'Or reçu par Karim Benzema le 17 octobre met en confiance le groupe de l'équipe de France, certaines affaires judiciaires, dont celle de Paul Pogba, viennent polluer l'atmosphère. Sans oublier la "malédiction du champion du monde"... Je boycott cette merde boycottqatar 🌍🔫 Comment le Qatar invite des supporters, tous frais payés, pour remplir les tribunes du MondialENQUÊTE - Pour garnir le plus possible les stades de supporters des nations en compétition, le Qatar invite des supporters tous frais payés. Ou fait il s’inscrire ? Cette coupe du monde est une mascarade Contactez moi et je viens !!! Qatar2022 WorldCupQatar QatarAmbFrance Mike Maignan rechute et pourrait manquer la Coupe du monde au QatarBlessé au mollet à la mi-temps de France-Autriche en septembre dernier, Mike Maignan a rechuté à l'entraînement avec l'AC Milan et pourrait devoir déclarer forfait au Qatar Coupe du monde 2022 au Qatar : 60 % des Français déclarent qu’ils suivront la compétitionMalgré les nombreuses polémiques, la majorité des Français ont bien l’intention de regarder le Mondial, selon un nouveau sondage Harris Interactive Le Français pense qu'à sa gueule, comme d'habitude... 🤡🤡🤡 BoycottWorldCup boycottqatar Il leur sera beaucoup pardonné Qatar Coupe du Monde, Barça : la position surprenante de Xavi sur le Mondial au QatarXavi n'a pas manqué d'avoir des propos qui risquent de provoquer la polémique sur le Qatar et la Coupe du monde après la victoire du Barça ce soir. , comme un nouveau défi à relever pour l'émir Tamim.pour faire le sale boulot des riches pays du Golfe.la tentative d'extorsion qu'il a subi et l'histoire du marabout qui aurait visé Kylian Mbappé, le Français pouvait représenter un poids pour Didier Deschamps.Coupe du monde 2022 : comment le Qatar invite des supporters, tous frais payés, pour remplir les tribunes 2 min de lecture Coupe du monde 2022 : comment le Qatar invite des supporters, tous frais payés, pour remplir les tribunes ENQUÊTE - Pour garnir le plus possible les stades de supporters des nations en compétition, le Qatar invite des supporters tous frais payés : avion, hôtel, billets. Comme une répétition générale, l’émirat doit accueillir les Jeux asiatiques en 2030. 2 Le secteur du luxe : une vitrine qui scintille Les princes du Qatar aiment les vitrines qui brillent. Pour témoigner de cette réalité, Sebastian Castelier et Quentin Müller laissent la voix à ces damnés qu’on n’entend jamais.  Sur le boulevard Haussmann, Le Printemps, est l’un des temples de la consommation à Paris. Quant à l'éventuel malaise autour du marabout, il n'est pas pris très au sérieux par Deschamps et ses hommes. Il fait partie du portefeuille du Qatar. Les premiers, comme les 400 000 ouvriers logés dans la zone industrielle de Doha qui ont notamment bâti les stades de la Coupe du monde, s’épuisent (et meurent) dans des conditions extrêmes. Dans ses investissements en France, mais aussi en Europe, l’émirat cherche à s’associer à des marques de prestige ou des enseignes iconiques, à forte notoriété.000 supporters mexicains, les Argentins, les Brésiliens seront au rendez-vous. D’où son acquisition du Printemps à Paris ou du magasin Harrods à Londres. Pour tenir, beaucoup sont sous perfusion de Red Bull, tandis que les addictions à la drogue et à l’alcool sont fréquentes – et, comme l’alcool y est interdit, un ouvrier raconte avoir vu un collègue s’en fabriquer avec du détergent pour toilettes. D'autant plus que ce n'est pas le seul cadre à être incertain. Les princes qatariens aiment les adresses ronflantes et les vitrines qui scintillent. Dans la capitale française, ils ont racheté l’immeuble historique du traiteur Fauchon place de la Madeleine pour, à terme et après travaux, le transformer en hôtel. Car ces travailleuses vivent une double peine : exploitées chez leur « employeur », ce qui implique souvent d’être battues et violées, celles qui s’échappent deviennent les proies de réseaux de prostitution… Le cas d’une Sierra-Léonaise, rapporté par un diplomate de ce pays, soulève particulièrement le cœur. Cheikha Moza, la mère de l'émir Tamim, a elle créé ses propres sociétés d'investissement dans l'industrie du luxe et de la mode. Vainqueurs de la Coupe du monde en 1998, les Bleus avaient été éliminés dès le premier tour lors de l'édition 2002, en Corée du sud et au Japon. C'est elle qui est à l'origine du rachat du maroquinier Le Tanneur. Quant à celles mises enceinte par un viol, elles sont souvent rejetées dans leur milieu d’origine.. C'est elle aussi qui s'est offert Balmain et Valentino, deux prestigieuses maisons de haute couture. Raffolant des grands créateurs, elle avait choisi le designer Philippe Starck pour concevoir une villa futuriste ressemblant à une soucoupe volante, posée en bord de mer dans le quartier diplomatique de Doha. Cette galerie d’horreurs n’empêche pas la nuance : les auteurs donnent aussi la voix à des Qataris se plaignant de l’autoritarisme de leur émirat, et montrent que l’argent du Golfe est indispensable à la survie de certains territoires, comme le Kerala indien. La France est prévenue. Le Qatar est l'un des pays les plus riches du monde avec le Luxembourg et le Liechtenstein. Son PIB par habitant dépasse les 90 000 dollars annuels. Et survit en achetant l’indifférence des grandes puissances. Les gazo et pétrodollars ruissellent sur les 300 000 nationaux qatariens.. Le Belge a décidé de boycotter ce Mondial, mais il y a quelques semaines, il a reçu un appel. L’État providence est l’un des plus généreux au monde., 21,10 €. Depuis l'envolée de leur pouvoir d'achat dans les années 2000, les Qatariens se sont habitués à acheter des voitures de luxe, mais aussi des vêtements de grande marques et évidement, le nec plus ultra de la technologie. Le Printemps, grand magasin parisien propriété de Disa (Divine Investments), société de droit luxembourgeois elle-même détenue par des intérêts privés du Qatar. (FRANCK BALLANGER / RADIO FRANCE) Au niveau national, la force de frappe financière du Qatar est considérable. Son fonds souverain, la Qatar Investment Authority (QIA), pèse plus de 450 milliards de dollars.   Plus de 20 supporteurs belges auraient accepté ce joli cadeau. Un chiffre à comparer avec le fonds souverain français qui lui est 10 fois plus petit, avec seulement 45 milliards d'euros d'actifs ! "Dans ses investissements à l’étranger, analyse Arnaud de Pierrefeu, avocat d’affaires, spécialiste des pays du Golfe, il y a évidemment une dimension de softpower. Il s’agit d’investir de l’argent chez des alliés et de se rendre incontournable quand on détient des fleurons en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis, ou des actifs immobiliers très importants." En France, poursuit Arnaud de Pierrefeu, "il y a eu beaucoup d’investissements du Qatar à partir de 2008 au moment de la crise financière internationale. L’Hexagone a été une zone prioritaire d’investissements. Aujourd’hui, le Qatar cherche à diversifier son risque, on voit un mouvement vers les Etats-Unis et l’Asie."Au niveau de la Belgique, il n'y a que 1. En France, on est plus dans une optique de gestion d’un portefeuille existant." A Doha, les marques françaises de luxe ont la cote et tiennent le haut du pavé dans les centres commerciaux ou dans la marina de The Pearl, un quartier gagné sur la mer. Tous les grands noms y sont présents via des franchises, ou ont ouvert des magasins, comme Hermès, Dior ou Cartier. La gastronomie française est, elle aussi logiquement bien représentée avec Fauchon, Ladurée ou Le Nôtre. A tel point que pour la Coupe du monde de football, le Qatar a choisi le groupe Potel et Chabot comme traiteur officiel de l'évènement.   Le Qatar veut donc éviter le plus possible d'avoir des spectateurs locaux, des étrangers dans les tribunes, déguisés en supporters ou complètement désintéressés par les matchs. En un mois de compétition, il servira 120 000 repas dans les loges VIP des stades du Mondial. 3 L'immobilier : des ambitions hôtelières L’hôtel Peninsula, situé avenue Kléber, à Paris, à deux pas de la place de l’Etoile, est un nouveau palace passé sous pavillon de l’émirat. Le Qatar l’a acheté pour la modique somme de 404 millions d’euros. Avec le PSG, le Peninsula symbolise la frénésie d'acquisition de l’émirat à Paris. En 2009, cheikh Hamad, l'émir de l’époque, avait craqué pour cet immeuble historique appartenant au ministère français des Affaires étrangères, qui l'utilisait comme centre de conférences internationales. Le bâtiment avait notamment accueilli la cérémonie de signature des accords de Paris mettant fin à la guerre du Vietnam, en 1973. Pour cet achat"coup de cœur", cheikh Hamad n'avait pas hésité à sortir son carnet de chèque pour restaurer le bâtiment et le transformer en palace. Dans son portefeuille, l'émir Hamad, qui possède un pied à terre de 800 mètre carré rue de Rivoli, a aussi racheté le Café de la Paix, place de l'Opéra, un autre lieu iconique de la capitale française. Les Qatariens aiment définitivement la belle pierre et l'immobilier ancien, notamment dans les beaux quartiers, par exemple autour de la place Victor-Hugo dans le 16e arrondissement. Ils sont friands d’achats de prestige, comme l'hôtel Lambert situé sur l'île Saint-Louis, en passe d'être revendu à Xavier Niel. Il faut dire que la capitale française est pour eux une sorte de paradis fiscal. Depuis janvier 2008, les Qatariens sont en effet l’objet d’un traitement fiscal très avantageux. Ils sont exonérés d'imposition sur les plus-values immobilières. Cette disposition (très) favorable avait été adoptée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui avait noué des relations de grande proximité avec la famille royale qatarienne, pour favoriser ses investissements dans l'Hexagone. Cette exception fiscale représente aussi un manque à gagner pour le Trésor français, évalué entre 150 et 200 millions d'euros par an. Emmanuel Macron était favorable à la suppression de cet avantage fiscal... mais il a finalement fait machine arrière. La plupart des investissements du Qatar dans l’hôtellerie de luxe sont réalisés par Katara Hospitality, une filiale à 100% du fonds souverain de l’émirat. Cette structure a multiplié les achats d’hôtels à Paris, comme le Royal Monceau, le Concorde Lafayette, l'Hôtel du Louvre ou encore l'Intercontinental, à l'Opéra. L'hôtel Carlton de Cannes, palace propriété du Qatar via le fonds Katara Hospitality. (ERIC DERVAUX / HANS LUCAS VIA AFP) Mais ces acquisitions en France ne se limitent pas seulement à Paris, elles concernent aussi la Côte d'Azur, où la famille régnante des al-Thani possède des propriétés au-dessus de Cannes dans le village de Mouans-Sartoux. Ainsi, le Carlton et le Martinez à Cannes sont également passés sous pavillon qatarien. Dans le domaine de l'hôtellerie, le Qatar vise un rayonnement international. Il faut savoir que l'émirat est le premier actionnaire du groupe Accor, avec 17% des droits de vote. Avec le Qatar, le groupe hôtelier français a créé un fonds d’investissements en Afrique, le fonds Kasada. Dans cette"diplomatie hôtelière", on retrouve une fois de plus le nom de Nicolas Sarkozy, nommé administrateur indépendant du groupe Accor. Kasada a levé plus de 500 millions de dollars de capital de départ. L'objectif de ce partenariat franco-qatarien est d'ouvrir une quarantaine d'hôtels en Afrique subsaharienne. 4 L'énergie : des intérêts croisés autour du gaz Entre TotalEnergies et le Qatar, c'est une longue histoire. Dans les moments difficiles, le pétrolier français a aidé financièrement l’émirat qui aujourd’hui détient 5% de son capital. Quand en 1995, cheikh Hamad renverse son père et s'installe au pouvoir à Doha, les caisses de l'émirat sont vides. Le nouvel émir se tourne alors vers Total qui débloque des fonds pour soutenir le nouveau régime d’Hamad et pour lancer la filière du gaz naturel liquéfié (GNL). Quelques années plus tard, le groupe français aidera une nouvelle fois l'émir quand les cours du pétrole seront au plus bas, d'où une relation singulière qui perdure jusqu'à aujourd'hui. Le Qatar doit sa fortune à ses immenses ressources de gaz, situées dans les eaux du Golfe persique, qu'il partage avec l'Iran voisin. C'est un véritable jackpot, une machine à cash ! Ce champ gazier, baptisé North Field ou North Dome, a été découvert en 1971 et couvre une superficie de 6 000 km2. Résultat : l'émirat dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz, dont l'exploitation pourrait durer plus de 100 ans (200 et même 300 ans pour les plus optimistes). Grâce à cette manne providentielle, le Qatar a fait le pari du GNL. Avec sa flotte de méthaniers, l’une des plus importantes au monde, il exporte son gaz partout sur la planète, notamment en Chine, en Inde ou au Japon. Il est aujourd’hui devenu le premier exportateur mondial de GNL. La tour TotalEnergies dans le quartier de La Défense à Paris.  (FRANCK BALLANGER / RADIO FRANCE) Et la guerre en Ukraine qui a provoqué une flambée des cours du pétrole et du gaz est synonyme de bénéfices colossaux pour l’émirat. Car pour trouver une alternative au gaz russe, les Européens sont désormais obligés de se tourner vers Doha pour s'approvisionner. "Si on veut se passer totalement du gaz russe d’ici cinq ans au plus tard, cela veut dire qu’il faut aller chercher beaucoup de gaz ailleurs, souligne Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), on va aller voir les gros producteurs. Et donc, on passera forcément par la case Qatar."  Très dépendant de Moscou, l'Allemagne a signé au printemps 2022 un partenariat stratégique sur le long terme avec l'émirat. De son côté, TotalEnergies a été choisi par Doha pour être le principal partenaire étranger pour développer de nouvelles ressources gazières offshore. Mais TotalEnergies n’est pas le seul ami français du Qatar. Depuis une quinzaine d'année, l’émirat a multiplié les prises de participations dans les grands groupes français, comme Vinci ou Lagardère. Au total, ces investissements dans l’Hexagone pèsent environ 25 milliards d'euros, malgré tout loin derrière les 45 milliards investis en Grande-Bretagne, mais à égalité avec l'Allemagne. En retour, les grands groupes français ont largement participé aux chantiers liés à la Coupe du monde de football, notamment pour la construction du métro et du tramway de Doha. Car si le Qatar a énormément investi à l’étranger, il n’a pas négligé pour autant ses propres infrastructures, dans une volonté d’être un dragon du Golfe persique, sur le modèle de Singapour en Asie. 5 La diplomatie : une relation ancienne avec la France A Paris, rien n’est trop beau pour faire rayonner le Qatar qui a installé son ambassade place de l’Etoile, en haut des Champs-Élysées, dans un très bel hôtel particulier, l’hôtel de Carcano. Une adresse prestigieuse, miroir des ambitions diplomatiques de l’émirat et symbole évident de sa montée en puissance. Parce que pendant des décennies, sa représentation diplomatique était située dans un charmant, mais plus"modeste" hôtel particulier du 7e arrondissement, à deux pas du Quai d'Orsay. Beaucoup moins clinquant, il sert aujourd’hui de résidence à l’ambassadeur du Qatar en France. Doha la diplomate a joué les médiateurs dans de nombreux dossiers, entre les chefs de parti libanais, entre le Hamas et l'Autorité palestinienne, ou encore dans le conflit du Darfour au Soudan. Plus récemment, les Qatariens ont réuni des représentants du pouvoir tchadien et des groupes rebelles qui ont signé un cessez-le-feu en août 2022. Cette même année, la capitale de l’émirat a aussi abrité des négociations indirectes entre Américains et Iraniens sur le dossier du nucléaire. Avec la France, les relations bilatérales sont anciennes et denses. Dès son indépendance en 1971, le Qatar choisit Paris comme partenaire privilégié, notamment dans le domaine militaire. L'armée qatarienne est équipée pendant de longues années à 80% par de l'armement français. Les deux pays signent même un accord de défense en 1994. La relation entre Paris et Doha a connu une véritable lune de miel sous Nicolas Sarkozy. Sous son quinquennat (2007-2012), le Qatar est devenu un pivot pour la France dans le Golfe. Ainsi, c'est Doha qui a réglé la rançon pour la libération des infirmières bulgares détenues par la Libye du colonel Kadhafi, premier succès diplomatique de Nicolas Sarkozy. Au moment des printemps arabe en 2011, la France et le Qatar ont avancé main dans la main pour faire tomber le régime libyen. Dans cette guerre expresse, Doha a fourni 20 000 tonnes d'armes aux rebelles, dont certains étaient des jihadistes. Les avions qatariens ont même participé aux bombardements.  En Syrie, avec l'assentiment de Paris, Doha a soutenu les groupes armés, y compris les plus extrémistes, pour faire tomber Bachar Al-Assad. Au Caire, le Qatar a porté à bout de bras politique et financier le nouveau président islamiste Mohamed Morsi . A l'époque, Doha a des allures de capitale des révolutionnaires du monde arabe en plein bouleversement. "Les Qatariens ont l’impression que la seule organisation qui était capable de prendre le pouvoir après les dictatures, c’étaient les Frères musulmans, se souvient Bertrand Besancenot, ambassadeur de France à Doha de 1998 à 2002. L’émir de l’époque, cheikh Hamad était très sensible à l’argument : si vous soutenez les Frères musulmans qui arrivent au pouvoir vous serez le parrain du nouveau monde arabe !"  Dans sa volonté de mettre le Qatar sur la carte, "c’était pour cheikh Hamad une perspective enthousiasmante", poursuit Bertrand Besancenot. Mais ce faisant, il provoque l’ire de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, farouchement anti Frères musulmans. Riyad et Abou Dhabi feront d’ailleurs payer très cher cette posture en lui imposant un blocus de quatre ans, entre 2017 et 2021. Sorti victorieux du bras de fer imposé par ses voisins, le Qatar se veut de nouveau ami avec tout le monde. Dans la crise afghane durant l’été 2021, le Qatar réussit ainsi la prouesse de jouer les médiateur entre les Talibans et les Américains . En mettant en place un pont aérien entre Kaboul et Doha, des avions de Qatar Airways ont rapatrié des ressortissants occidentaux et des Afghans fuyant leur pays. Emmanuel Macron a d'ailleurs remercié l'émir Tamim pour ce geste, mais entre les deux hommes, c'est une relation aigre douce qui s'est nouée. Et cela n'a rien à voir avec le football, même si le président français est un supporter de l'Olympique de Marseille tandis que le jeune émir vibre évidement pour"son" club, le PSG. Tamim reproche surtout à Emmanuel Macron d'avoir fait de son rival Mohamed ben Zayed, le président des Emirats arabes unis, son partenaire privilégié chez les émirs du Golfe. De son côté, le locataire de l'Elysée reproche à l'émir son soutien à la Turquie d'Erdogan et aux Frères musulmans. Un but partout, balle au centre ! .
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