Elsa Godart ' Il faut se mé fier des effets pervers de la bienveillance' Psychologie - Stress HEAD TOPICS
Elsa Godart ' Il faut se mé fier des effets pervers de la bienveillance'
19/10/2022 12:02:00 Elsa Godart ' Il faut se mé fier des effets pervers de la bienveillance'
Psychologie Stress
La source Madame Figaro
Elsa Godart : 'Il faut se méfier des effets pervers de la bienveillance' Interview.- Dans une société qui pousse sans cesse à l’autoévaluation, il est tentant de se sentir coupable. La philosophe et psychanalyste invite à s’en affranchir. Un objectif vivifiant et libérateur. À lire aussi"- Je suis connue pour être déterminée dans mes choix, j'ai fait une analyse, et je n'ai jamais eu de problème de. Ce jour-là, j'ai refusé ce genre d'injonction, cette culpabilisation que la société nous fait porter en permanence. J'ai décidé de vivre autrement. En vidéo, l'obsession des jeunes pour les réseaux sociauxCe qui vous intéresse, ce n'est pas la culpabilité au sens freudien (celle qui se règle sur le divan), mais la manière dont la société nous bombarde d'injonctions culpabilisatrices… Lire la suite:
Madame Figaro » Royaume-Uni: Liz Truss s'excuse de ses «erreurs» mais ne compte pas démissionner Il y a 40 ans, la mort de Pierre Mendès France : « Bordeaux, la ville de ses ancêtres et de juin 40 » De la pornographie à Euphoria : la vie improvisée de Chloe Cherry Lola, 12 ans, retrouvée morte dans une valise : le profil déconcertant de Dahbia B., la suspecte Réforme de la Police des rassemblements dans toute la France comme à Nice Toulon et Marseille
Ce lundi, des rassemblements étaient organisés pour exprimer les inquiétudes persistantes liées à cette réforme, des centaines de policiers mais pas seulement, à leurs côtés, des magistrats qui partagent leurs sentiments.... Lire la suite >> Royaume-Uni: Liz Truss s'excuse de ses «erreurs» mais ne compte pas démissionnerLa Première ministre britannique Liz Truss s'est dite « désolée » de ses « erreurs » et a assuré qu'elle voulait rester en poste dans « l'intérêt national », dans une interview à la BBC diffusée lundi… Va là-bas ! RUBBISH. Ont doit renvoyer l'employeur et l'employé et non l'employé seulement 😤😶 🤣🤣🤣🤣🤣🤣 Il y a 40 ans, la mort de Pierre Mendès France : « Bordeaux, la ville de ses ancêtres et de juin 40 »DANS LES ARCHIVES - Le 18 octobre 1982, l’annonce de la mort de l’homme d’État radical-socialiste, provoque une grande émotion en France et dans le monde, tout particulièrement à Bordeaux, d’où sa famille est originaire. Un lien évoqué dans cet article paru le lendemain dans « Sud Ouest » qui consacre sa une au décès de « PMF » De la pornographie à Euphoria : la vie improvisée de Chloe CherryUne enfance dans la capitale Amish, une carrière dans la pornographie, un physique atypique, Chloe Cherry se glisse dans le casting de la saison 2 d'Euphoria. Dans le rôle de Faye, elle laisse tout sauf indifférent. Lola, 12 ans, retrouvée morte dans une valise : le profil déconcertant de Dahbia B., la suspecteDepuis vendredi 14 octobre 2022, c'est la stupeur qui a gagné le XIXe arrondissement de Paris, où Lola, âgée de 12 ans, a été retrouvée morte... Grève à la SNCF : jusqu'à 'un train sur deux' pénalisé dans certaines régions, selon Clément BeauneClément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, a prévenu que la grève opérée mardi 18 octobre par la SNCF allait fortement impacter les trains notamment dans certaines régions. La SNCF devrait s'exprimer en... Dans le Wisconsin, les médecins perdus face à l’interdiction de l’avortementREPORTAGE. Entre les recours en justice contre la loi et son imprécision, les gynécologues n’osent plus intervenir pour sauver leurs patientes. ClaireMeynial , la bienveillance…).».Pierre Mendès France, en visite à la grotte de Lascaux II, avec l’abbé Glory et Séverin Blanc, en juillet 1960., elle frôle le million d'abonnés. Son dernier ouvrage, En finir avec la culpabilisation sociale , est autant un"cri de révolte", dit-elle, qu'un manifeste libérateur. À lire aussi" Madame Figaro. Pourtant, six semaines après son arrivée à Downing Street, les revers s'enchaînent pour la Première ministre. - Coupable de ne pas être un bon parent, de trop manger, de ne pas en faire assez… Quelle expérience vous a poussée à rejeter cette mauvaise conscience qui empoisonne notre vie ? Elsa Godart. Il veut échapper à l’Inquisition de son pays qui l’a déjà soumis aux traitements dont elle a le secret. - Je suis connue pour être déterminée dans mes choix, j'ai fait une analyse, et je n'ai jamais eu de problème de culpabilité - aurais-je dû ? n'aurais-je pas dû ? -, j'ai toujours considéré que c'était une entrave à la liberté. À peine nommé dans l'urgence après la tempête sur les marchés déclenchée par le projet de son prédécesseur Kwasi Kwarteng, son nouveau ministre des Finances Jeremy Hunt, a annoncé lundi le renoncement à la quasi-totalité du plan fiscal présenté il y a trois semaines. Cela étant dit, j'ai vécu un moment archétypal qui a été le point de bascule. C'était en 2019 et quelqu'un m'a envoyé un message et m'a dit : “Hé, c'est Euphoria . J'élève seule mes deux enfants. Une claque, d'autant que le nouveau chancelier de l'Échiquier est même allé au-delà. Était-il juif ou chrétien ce Luis de Franca ? On ne le saura jamais. Un jour, j'emmène ma fille se faire vacciner. Elle a 20 mois. « J'ai agi rapidement pour réparer ces erreurs » Admettant que le début de son mandat n'avait « pas été parfait », Liz Truss a estimé avoir voulu aller « trop loin trop vite ». En remplissant le carnet, la pédiatre, que je ne connais pas, me lance :"Je ne vous demande pas si elle mange bien, ça se voit. Retrouvez toutes nos archives sur Pierre Mendès France dans notre moteur de recherche Ne serait-ce qu’en raison des attaques racistes dont II est l’objet, Pierre Mendès France se sentira toujours intimement concerné par son destin." J'en reste bouchée bée. Toutefois, elle dit être toujours déterminée à stimuler la croissance économique du Royaume-Uni, même si elle a reconnu que cela prendrait désormais plus de temps pour y parvenir. Lorsqu'elle rencontre Sam Levinson pour la première fois, il ne peut s'empêcher de lui dire : «J'adore regarder tes stories Instagram. "Les bonbons, c'est interdit !", me sermonne-t-elle. Je lui explique que mon fils aîné a eu la même courbe, qu'en grandissant il s'est naturellement affiné. « Je reste attachée à cette vision, mais nous devrons la concrétiser d'une manière différente », a-t-elle concédé, indiquant que la préservation de la stabilité économique était désormais la « priorité. Ce qu’on sait, par contre, c’est que ses descendants, pas forcément très pratiquants, ne renieront jamais leur appartenance au judaïsme. Je me contiens pour ne pas exploser. Quelle est la mère - mais ça pourrait être le père - qui ne se remet pas en question à la suite de ça ? C'est humain, on veut le bien de notre . Ce jour-là, j'ai refusé ce genre d'injonction, cette culpabilisation que la société nous fait porter en permanence. Archives Sud Ouest En juin 1940, Pierre Mendès France reprend contact avec la ville de ses ancêtres Pierre Mendès France durant la guerre. Comme ses partenaires dans la série, le personnage de Faye a son propre style, un look très années 2000 que Chloe Cherry a tout de suite cerné. J'ai décidé de vivre autrement. À lire aussi" Pourquoi certains ignorent volontairement les appels téléphoniques ? En vidéo, l'obsession des jeunes pour les réseaux sociaux Il n'y a pas que les autres qui nous culpabilisent ! Chacun s'inflige une autoévaluation dévastatrice. Comment en est-on arrivé à cette politique"d'ubérisation" personnelle ? Je n'aurais pas dû dire ça, j'ai mal pensé, je n'ai pas assez lu, je ne fais pas assez de sport, je n'ai pas d'amis, et on y va, on y va… Nous vivons dans une société postmoderne de l'évaluation et dans une culture de la performance. Pierre Mendès France est issu de la branche cadette moins gâtée par la fortune. Chacun se juge en permanence et juge les autres. Les réseaux sociaux amplifient le phénomène : quand je like, je juge. Nous assistons à un durcissement de la culpabilisation devenue inévitable, à moins de se désocialiser. Mais il est déjà député et ancien ministre. La puissance du"bashing" est telle que le sujet se sent coupable de ne jamais faire comme il faut. Ce qui vous intéresse, ce n'est pas la culpabilité au sens freudien (celle qui se règle sur le divan), mais la manière dont la société nous bombarde d'injonctions culpabilisatrices… "Offrez votre sang, il n'y en a pas assez pour les malades" ;"Ne jetez rien dans l'océan, vous polluez","Votre mère a des chances de terminer à l'hôpital si vous ne respectez pas les gestes barrière"… Il est impossible d'échapper à ce que j'appelle le"choix contraint" ( forced choice en anglais) : cette technique nous donne le sentiment de décider librement, alors qu'elle nous condamne à une responsabilité dont nous ne voulons pas. La contrainte se fait oublier face à l'empressement du choix. Après la raclée subie sur le champ de bataille, l’ambiance est au défaitisme, « à l’abdication morale », écrira plus tard Pierre Mendès France. Notre désir, en réalité, serait de ne pas avoir à choisir. Les réseaux sociaux amplifient le phénomène : quand je like, je juge Vous prenez comme exemple la crise du Covid-19. En quoi est-elle emblématique ? Lors du premier confinement , en mars 2020, j'ai eu le sentiment d'être face à un choix qui n'en était pas vraiment un. Ce dossier déroule précisément les jours qui ont précédé l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, avec l'installation du pouvoir dans la capitale girondine jusqu'à l'arrivée des Allemands. Le gouvernement m'intimait l'ordre de ne plus bouger. J'aurais pu désobéir, continuer d'aller et venir, mais je risquais de contaminer mes proches. Avais-je vraiment le choix ? En apparence oui, dans le fond, absolument pas ! Je me suis soumise volontairement. Une plongée en juin 1940 à Bordeaux, comme si vous y étiez. À cela s'est ajoutée l'expérience de mes étudiants adorés à qui j'enseigne l'éthique médicale. En médecine, les dilemmes sont courants : j'opère ou pas, j'ampute ou pas, je réanime ou pas ? Dans le cas de la crise sanitaire, nous sommes entrés dans l'enfer moral : le tri des patients, faute de lits disponibles en réa. Le choix qu'ont eu à faire les soignants était tellement tendu, extrême, si loin de leur désir, qu'ils ont été pris entre le marteau et l'enclume. Mobilisé en 39, il a été affecté en Syrie dans l’armée de l’air. On ne peut pas bien le vivre : on n'oublie pas, on accumule. Vous citez aussi l'exemple de l'avortement, pourquoi ? Il y a une hypocrisie dans notre société. Avorter reste un combat très éprouvant : l'IVG a été légalisée, mais pas encore légitimée. Il embarque sur le « Massilia » Le 12 décembre 1954, Pierre Mendès France est premier ministre. C'est un droit, mais il doit devenir l'expression d'un choix libre. Or, tout est fait pour culpabiliser les femmes. Pourquoi est-ce si difficile de trouver un centre en août ? Pourquoi ne propose-t-on pas à celles qui avortent un"bon" pour une consultation chez des psys spécialisés où elles pourraient déposer leur parole ? Pourquoi n'y existe-t-il pas des centres dédiés à l'IVG ? À écouter : le podcast de la rédaction Les formes de culpabilisation ne sont pas toujours aussi extrêmes. Quand il arrive sur place, après avoir voyagé au milieu de l’exode, la plus grande panique règne sur la base aérienne. Peut-on reprocher à un gouvernement de se mêler de notre santé ? C'est pour notre bien ! Il faut se méfier des effets pervers de la bienveillance. Mangez cinq fruits et légumes par jour, et l'alcool, cette politique de culpabilisation rappelle que si je tombe malade, c'est ma faute ! Aristote qualifiait d'"amitié fainéante" la bienveillance, dont l'étymologie latine rappelle qu'elle veut le bien ( "bene volens" ). Or, on peut faire beaucoup de mal sous couvert du bien. Avec d’autres parlementaires, il embarque sur le « Massilia » à destination de Casablanca et d’Alger. Le bien de l'un n'est pas forcément le bien de l'autre. J'aime travailler en musique, mon iPhone baisse systématiquement le volume quand je l'écoute trop fort, c'est insupportable ! À la cantine règne le précepte du nudge : la salade de quinoa trône en bonne place alors que le bon plat de pâtes est relégué comme de la"malbouffe". Cette manipulation nocive nous enlève tout jugement. Pierre Mendès France est accusé de désertion - un comble - par le gouvernement de Pétain et par la hiérarchie militaire qui a eu l’héroïque conduite que l’on sait ! Comme Georges Mandel, comme Jean Zay, comme de Gaulle aussi, il estime que la guerre n’est pas perdue, qu’il faut continuer la bataille à partir de l’Empire, lutter, résister. Sous couvert de légitimité morale - notre bien-être -, on nie l'existence de l'autre comme sujet, on condamne son libre arbitre. Être humain, c'est faire des choix à partir d'une liberté réelle, pas d'une liberté de pacotille. Le bien de l'un n'est pas forcément le bien de l'autre Quel est l'intérêt de placer des gens en situation de choix contraint et d'induire chez eux une forme de culpabilité ? La culpabilité entraîne la soumission, et la culpabilisation est un moyen de domination. Désormais les hommes du « Massilia » sont des gêneurs. Quand on est honteux du choix qu'on a dû faire, empêtré dans sa mauvaise conscience, tourné tout entier vers soi-même, on se sent responsable, on ne bouge plus, on ne réagit plus. C'est un facteur d'inhibition, le sujet n'est plus apte à faire partie d'un groupe, à défendre des valeurs collectives. Nous devenons des soumis, des individus fragmentés, éclatés qui marchent au pas. Archives Sud Ouest Emprisonné, objet d’une campagne de presse aux nets relents antisémites, il sera condamné à six ans de prison par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand, après un procès grotesque. Un tel système promeut l'hyperindividualisme, cela empêche de faire société et de se révolter ! Comment s'en libérer ? On peut toujours en faire plus - je vais y arriver, je vais travailler trois heures de plus, je vais prouver que je vaux mieux que ça -, mais on se réfugie dans l'alcool , le stress ou la déprime ! Je propose une autre voie, qui demande du courage : décider que ce n'est plus possible. Un principe émerge alors, que j'appelle le principe de vie. Quand on est au creuset du choix contraint, confronté à un dilemme extrême, à une question de vie ou de mort, ce principe de vie, qui est amoral, affirme que l'on peut agir au nom d'une valeur suprême : c'est le fait de sauver sa peau.F. J'en appelle aussi à la convocation à une responsabilité juste. On doit s'interroger : à qui revient la responsabilité ? Dans Le Choix de Sophie, de Styron, revient-elle à cette mère sommée de choisir qui sauver : son fils ou sa fille ? Ou à ce médecin bourreau d'Auschwitz qui lui met le pistolet sur la tempe ? Il faut sortir d'une intériorité néfaste et se dire : qui m'a mis dans cette situation que je n'ai pas voulue ? J'assume ma part - la culpabilité - parce que j'ai quand même choisi, mais je rejette la culpabilisation. Ce sera beaucoup moins lourd à porter. Archives Sud Ouest La suite de cet article est réservée aux abonné(e)s. La culpabilité prouve notre part d'humanité, mais ne prenez pas tout, prenez la bonne culpabilité. Culpabilisez pour les bonnes raisons ! En finir avec la culpabilisation sociale, d'Elsa Godart, Éditions Albin Michel, 272 pages, 19,90 €. La rédaction vous conseille .